Signature du Contrat Stratégique de Filière Automobile 2024 – 2027

Signature du Contrat Stratégique de Filière 2024 – 2027

Lundi 6 mai 2024, a eu lieu à Bercy, au Ministère de l’Economie et des Finances, la signature du nouveau Contrat Stratégique de la Filière automobile (CSF) qui, explique Luc CHATEL « positionne la filière à l’avant-garde de la bataille pour le climat ».

« Le Contrat Stratégique de Filière 2024 – 2027 que j’ai signé, lundi 6 mai, au nom de l’ensemble de la filière, avec les ministres Bruno LE MAIRE, Catherine VAUTRIN et Roland LESCURE, est le résultat d’une année de travail en ateliers et en plénières associant chaque fois l’ensemble des acteurs et des fédérations de l’écosystème automobile, de l’industrie aux services, des PME / ETI aux grands groupes, des organisations syndicales aux pouvoirs publics.

Il positionne résolument la filière, constructeurs, équipementiers, sous-traitants et services de l’automobile, à l’avant-garde de la bataille pour le climat. Il doit contribuer à créer les conditions de notre réussite collective.

Nous ne serons au rendez-vous de l’accélération sans précédent de la trajectoire européenne que si la filière est accompagnée durablement par les pouvoirs publics, notamment à travers le maintien des aides à l’achat ou encore à travers le soutien résolu à nos PME. C’est là tout l’enjeu de cette nouvelle feuille de route 2024 – 2027.

Très cordialement,
Luc CHATEL »


Les enjeux et la vision stratégique de la filière automobile : extrait du Contrat Stratégique de filière automobile 2024-2027, adopté en mai 2024

La filière amont de l’automobile nationale comprend plus de 4 000 sites industriels et emploie plus de 350 000 salariés en France (hors intérimaires). Il a représenté une production de 1,5 million VP/VUL (2023), une valeur d’exportation de près de 50 Mds€ (2022), et une part de 16% du chiffre d’affaires de l’industrie manufacturière française (2022). Elle investit plus de 6 Mds€ / an en R&D.

Le marché français (nombre d’immatriculations de véhicules neufs) en 2023 était de 2,154 millions de VP/VUL (dont 1,775 millions de VP), de 49 000 VI et de 5 700 bus/cars. Le parc automobile est composé d’environ 38 millions de véhicules légers, d’un âge moyen qui ne cesse d’augmenter (p.ex. 10,5 ans pour les VP en 2022 vs. 9,7 ans en 2015 ; source DGEC).

Le cadre européen, avec le « Green Deal » et le paquet « Fit for 55 », impose une réduction de 100% des émissions de CO2 à l’échappement pour tous les véhicules légers neufs (VP + VUL) commercialisés à partir de 2035, ce qui n’est pas compatible avec un maintien de la motorisation thermique et qui nécessite une électrification accélérée du marché des véhicules neufs en France et en Europe. Cette accélération concerne tous types de véhicules.

La filière automobile européenne, qui fondait son avantage compétitif dans le monde sur son avance technologique dans les motorisations thermiques, doit complètement se réinventer et investir massivement sur l’ensemble de cette nouvelle chaine de valeur. Le défi est immense puisque d’un côté, l’Asie, et notamment la Chine, a déjà massivement investi depuis plus de 15 ans dans ces technologies et se présente en position de force pour pénétrer résolument le marché européen. De l’autre côté, les Etats-Unis ont mis en place l’IRA (Inflation Reduction Act) pour soutenir massivement les investissements dans toutes les étapes des nouvelles chaines de valeur.

Parallèlement à cette transformation énergétique et écologique, la filière, amont et aval, est confrontée à des évolutions très rapides en termes de digitalisation des produits (p.ex. software-defined vehicle et services de mobilité connectées), des process (p.ex. usine 4.0) et des usages (p.ex. services de mobilité), autant de mutations qui impactent tant l’amont que l’aval de la filière.

Dans cette compétition exacerbée, l’Europe, et en particulier la France, ont des atouts pour relever ces défis et créer de la valeur ajoutée et de l’emploi dans nos territoires. L’industrie et les services de l’automobile engagent des efforts sans précédent et les conditions du succès sont connues :

  • Gagner en compétitivité et renforcer l’attractivité de la France pour avoir la capacité de produire en France des véhicules électriques (à batterie et à pile à combustible) à un prix abordable pour le plus grand nombre. Cela passe également par un rééquilibrage de la politique commerciale entre l’Europe, les Etats-Unis et l’Asie pour avoir un cadre concurrentiel international équitable (level-playing field).
  • Soutenir la R&D et l’innovation selon les priorités fixées par la feuille de route technologique de la filière. Il s’agit de développer une offre de véhicules et services associés compétitifs, électrifiés, sobres et accessibles, connectés et de plus en plus automatisés, répondant à la grande diversité des usages ;
  • Définir et développer un écosystème partenarial au sein de la filière engageant les clients et les fournisseurs (incluant les relations entre l’amont et l’aval) pour améliorer la compétitivité globale et stimuler l’innovation, en définissant ensemble des règles communes pour répondre aux attentes en matière de RSE ;
  • Rendre la transformation soutenable pour les entreprises et les salariés (amont et aval) en les aidant à anticiper les changements et en mobilisant les moyens nécessaires en matière de formations initiale et continue, de gestion des parcours professionnels, et pour la reconversion des salariés et leur développement de leurs compétences et de leurs qualifications. L’enjeu est également d’accroitre l’attractivité de la filière pour y attirer les talents dont elle a besoin pour relever les défis des années à venir ;
  • Accompagner le consommateur – particuliers et professionnels – dans le passage à l’électrique grâce à des incitations à l’achat et à l’usage des véhicules légers à zéro émissions (bonus), en accélérant le déploiement des infrastructures de recharge électrique et d’avitaillement en carburants alternatifs aux énergies fossiles (notamment des stations hydrogène pour des usages intensifs), et en accompagnant la gestion du parc roulant automobile, avec le remplacement de véhicules anciens par des véhicules à zéro émission et l’éco-entretien des véhicules. Un effort similaire doit être engagé pour la mobilité lourde.
  • Développer les analyses de cycle de vie des véhicules pour les prendre en compte dans les évolutions à venir de la réglementation européenne, afin d’atteindre l’objectif de neutralité carbone en 2050. Cette approche permettra de stimuler l’innovation technologique au service du climat et de mieux valoriser l’atout de la France en matière d’électricité décarbonée ;
  • Gagner en souveraineté en Europe sur l’énergie et les segments clés du véhicule électrique, connecté et automatisé, en particulier pour les matériaux critiques et les semi-conducteurs, en réduisant notre dépendance à l’Asie. C’est enfin poursuivre l’effort d’accompagnement sur l’hydrogène qui pourra apporter une réponse pour certains usages qui restent à préciser, réduisant notre dépendance aux matériaux critiques, sous réserve que les coûts baissent et que l’hydrogène décarboné puisse être produit en quantité suffisante.
  • Gérer le parc de véhicules pour contribuer à la décarbonation du transport. La feuille de route de décarbonation de la filière automobile a montré que le levier de l’électrification du marché des véhicules neufs n’est pas suffisant pour réduire rapidement les émissions globales de CO² du transport routier, et qu’il convient d’activer différents leviers relatifs au parc des véhicules roulants (écoconduite et éco-entretien, maintenance prédictive, rétrofit…), favoriser le renouvellement du parc vers des véhicules moins polluants, ainsi que de développer différentes formes de mobilité partagée (location de véhicules, covoiturage, autopartage, …) et les leviers incitatifs favorisant leur développement (Forfait Mobilités Durables, etc.) ;
  • Développer l’économie circulaire à tous les étages pour contribuer à la réduction de l’impact environnemental en encourageant l’éco-conception, le réemploi, le remanufacturing, le recyclage, et l’allongement de la durée de vie des véhicules et des équipements embarqués.

Ainsi, la vision portée collectivement par ce contrat stratégique de filière automobile peut se résumer de la façon suivante : L’innovation, la compétitivité, la création de valeur et d’emplois en France pour une mobilité accessible et respectueuse de l’environnement sur l’ensemble du territoire.

👉🏼En savoir plus
👉🏼 Dossier de presse CSF 2024 – 2027
👉🏼 Le Contrat stratégique de filière 2024 – 2027
👉🏼Luc Chatel, était l’invité de la matinale de SUD RADIO

ℹ️ Source http://Lien source
[PFA] | [07/05/24]